Pourquoi Renault se lance en direction du Maghreb ?

La récente annonce de Renault de construire une usine en Algérie, en plus de présenter un début de polémique sur des clauses d’exclusivités, présente une nouvelle pierre dans la stratégie du constructeur au losange pour le futur. Une stratégie que Volkswagen avait mise en place il y a 15 ans.

La future usine algérienne bénéficiera d’un investissement d’1,2 milliards d’euros, assuré à 51% par l’Etat d’Alger. Cette unité de production aura une capacité proche de 500.000 voitures annuelles (dont 100.000 voitures d’exports) et renvoie à celle de Tanger, annoncée il y a quelques mois qui coûtera 1 milliard, pour une capacité de 400.000 véhicules par an. Ajoutons celle d’Oran à 75.000 voitures/an et Renault disposera, de l’autre côté de la méditerranée, d’usines capables de produire près d’un million de voitures chaque année. En réalité, la marque française applique la même stratégie que le géant VW avec les pays de l’Est de l’Euope, à partir du milieu des années 90.

Suite au rachat de Skoda en 1991, Volkswagen a imaginé une série d’usines d’assemblage en dehors de ses sites historiques germanique. Hongrie, Pologne, Slovaquie, Tchéquie (3 usines, alors que Skoda n’avait qu’une seule lors du rachat), ont permis au constructeur allemand de devenir un leader économique en Europe et de maintenir les 7 unités de son pays d’origine. Les constructeurs français avaient déjà tentés, avant VW, de faire la même chose avec la Belgique et surtout l’Espagne. Désormais, c’est au Maghreb que l’avenir de l’automobile française s’installera, selon toute vraisemblance.

Le Maroc et surtout l’Algérie souhaitent avoir une industrie automobile moderne et proposent une main d’œuvre relativement peu coûteuse (salaire d’environ 300 euros par mois) et risquent de devenir, d’ici une décennie, les Slovaquie/Tchéquie de l’industrie automobile française et probablement mondiale.

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